Une programmation conçue par le collectif des Archives Bouanani dans le cadre de School of Casablanca, un projet qui interroge l’héritage de l’École des beaux-arts de Casablanca : sa pédagogie innovante, son esthétique moderniste et ses stratégies pionnières d’exposition dans le Maroc des années 1960.
School of Casablanca est une initiative du KW Institute for Contemporary Art (Berlin) et de ThinkArt (Casablanca) en partenariat avec la Sharjah Art Foundation, l’Institut für Auslandsbeziehungen (ifa), le Goethe-Institut Marokko et Zamân Books & Curating.

Dès les années 1960, cinéastes et pionniers de l’image du Maroc post-colonial sont conscients de leur responsabilité dans la fondation d’une identité visuelle marocaine authentique. Une identité, alors, prise au piège d’une tradition sans lendemains et d’une modernité sans racines.
L’école des beaux-arts de Casablanca devient vite le centre névralgique de cette quête, donnant naissance à des expériences et des projets, individuels ou collectifs, mêlant les milieux de l’architecture à ceux du cinéma, du théâtre ou de l’édition.
Entre cinéastes et plasticiens, une complicité prometteuse rend possible la production d’œuvres fulgurantes, dont la plus emblématique est sans doute celle de Mohamed Abouelouakar (1946-2022).
Que reste-t-il aujourd’hui de la mémoire de cet épisode unique de la jeune histoire de l’image au Maroc ?
Ce programme de films, documentaires et courts-métrages explore les interrogations, recherches, actions et collaborations transdisciplinaires de l’époque, dans une tentative d’ouvrir de nouveaux champs de recherche pour une histoire de la culture visuelle au Maroc.
Chaque séance est précédée d’une sélection de très courts documentaires et reportages d’actualité produits par le Centre Cinématographique Marocain documentant notamment la vie artistique de l’époque.




Programme :
Séance 1 – 11 novembre 2023
Les enfants du Haouz (Karim Idriss) : archiver l’absent
Ciné-performance de Léa Morin. Présentée par Touda Bouanani


Séance 2 – 12 novembre 2023
Bande-dessinée, arts plastiques et architecture : la culture visuelle des pionniers du cinéma marocain
Présentée par Safaa Bendhiba
Retour à Agadir de Mohamed Afifi (1967, 11 min, NB)
6 et 12 de Ahmed Bouanani, M.A Tazi, M. Rechiche (1968, 18 min, NB)
Tarfaya ou La Marche d’un poète, Ahmed Bouanani, M.A Tazi, (1966, 20 min, NB)
Petite histoire en marge du cinématographe, Ahmed Bouanani, (1973, 7 min, NB)
Les Quatre Sources, Ahmed Bouanani (1977, 35 min, couleurs)


Séance 3 – 15 novembre 2023
Filmer, photographier, peindre Marrakech – Hommage à Mohamed Abouelouakar (1)
Présenté par Mohamed Jibril
Le Miroir enchanté, Mohamed Abouelouakar, (1994, 25 mn, vidéo couleurs)
Visages de Marrakech, Mohamed Abouelouakar (1977, 22 min, couleurs)
Mémoire Ocre, Daoud Aoulad Syad (1991, 16 min, couleurs)
Nostalgie du naïf, Mohamed Aït Youssef (1977, 12 min, Noir et blanc)


Séance 4 – 22 novembre 2023
Hommage à Mohamed Abouelouakar (2)
HADDA, Mohamed Abouelouakar (1984, 107 min, couleurs)
Présenté par Mohamed Jibril



Séance 5 – 29 novembre 2023
Farid Belkahia, artiste au cinéma (1)
Titre provisoire, Mostafa Derkaoui, (1984, 120 min, couleurs)
Présenté par Basma Rkioui
“Titre Provisoire” est le troisième film signé par Derkaoui, après « De quelques évènements sans signification » (1974) et « Les beaux jours de Shéhérazade » (1982). Chacun des trois films met en scène une équipe de cinéma. En 1974, Derkaoui interprétait un assistant-réalisateur. Cette fois, il joue son propre rôle de cinéaste. Les scènes sur le plateau de tournage s’alternent avec les scènes de vie, parfois de rêve, dessinant le portrait d’un être qui, harcelé par l’idée de la mort, doit apprendre à souffrir. Le tout crée un brassage d’atmosphères et de réflexions sur le désarroi dans lequel est plongé la génération de jeunes Marocains vivant dans les années 80.”


Séance 6 – 6 décembre 2023
Farid Belkahia, artiste au cinéma (2)
44 ou les récits de la nuit, Moumen Smihi, (1981, 110 min, couleurs)
Présenté par Noureddine Saoudi
“Une fresque en couleurs. Chronique de deux familles marocaines, l’une à Fès et l’autre à Chaouen. 44 années de colonisation. La lutte pour l’Indépendance.”



Séance 7 – 13 décembre 2023
Le Mirage / As-sarab, Ahmed Bouanani, (1980, 100min, noir et blanc)
Avec Mohamed Habachi, Mohamed Saïd Afifi, Fatima Regragui, Mostafa Mounir
Présentée par Touda Bouanani


Séance 8 – 20 décembre 2023
Avec Taha Hussein, Moumen Smihi, (2015, 87 min, couleurs)
Présentée par Touda Bouanani
“Avec Taha Hussein” est un portrait de l’écrivain et universitaire égyptien Taha Hussein, “le non-voyant arabe qui a le mieux perçu les lumières de la modernité” vu par Moumen Smihi. Le cinéaste évoque la vie et l’œuvre de Hussein, et s’entretient avec Amina Taha Hussein, petite fille de l’écrivain.”






Séance 9 – 3 et 4 janvier 2024
Avant le déclin du jour, Ali Essafi, (2020, 128 min, couleurs)
En présence du cinéaste
“Au Maroc, les années 1970 représentent la dernière période où les luttes sociales et les aspirations au changement sont tangibles. Appelée “Années de plomb”, cette période a marqué le zénith de la productivité artistique et culturelle, façonnant la première génération d’artistes marocains post-coloniaux.”
Ciné-conférence “Fragments d’une histoire audiovisuelle de la création artistique au Maroc”
(Ali Essafi)
À partir d’archives, d’extraits et de fragments divers glanés dans le cadre de ses recherches (actualités filmées, reportages produits par le CCM, la RTM ou les FAR, etc.), le cinéaste et chercheur Ali Essafi évoquera les potentialités offertes par les sources cinématographiques et audiovisuelles pour écrire une histoire, fragmentaire, de l’image et de la création artistique au Maroc.



Remerciements au Centre Cinématographique Marocain et à tous les cinéastes et ayants-droits.